Effets de survol avec les propriétés personnalisées CSS
Prenons un <button>
. Un qui ressort un peu de la page grâce à une ombre portée, pour qu'on ait l'impression de pouvoir le presser. Au survol (ou focus), on va le faire ressortir un peu plus. Et lorsqu'on l'active, il sera pressé plus près de la page. Comme celui-ci:
Derrière le rideau, ce sont des propriétés personnalisées qui coordonnent box-shadow
et transform
. Ajuster plusieurs propriétés n'est qu'un des avantages apportés par les propriétés personnalisées. Regardons donc de plus près ce boutton pour découvrir quelques patterns autour d'elles.
D'abord un bouton
Pour commencer, il nous faut donc un bouton. Rien de trop extravagant, juste un peu de couleurs pour l'arrière plan et le texte, une bordure et de coins arondis. Oh, et une ombre "solide" pour le faire ressortir de la page, on avait dit une ombre pour l'effet. On lui rajoutera d'autres classes au fur et à mesure de l'article.
/*
Utiliser un classe permettra d'éviter
de cibler tous les boutons de la page
*/
.button {
font: inherit;
border-radius: 0.375rem / 50% ;
background: #460160;
color: white;
border: solid 0.125rem white;
padding: 0.5rem 1rem;
box-shadow: 0 0.25rem 0 rgba(70, 1, 96, 0.7);
}
On aurait déja pu introduire quelques propriétés pour les couleurs, tirées d'une liste définie dans :root
(ou html
). Mais on va se concentrer sur l'effet de survol, pas la thémabilité (même si c'est aussi un des apports des propriétés personnalisées).
Décomposer les valeurs complexes de certaines propriétés
Pour faire ressortir le bouton un peu plus, ou le rendre pressé, il faut d'abord ajuster son ombre. Plus longue et le bouton aura l'air plus haut, plus court et ils apparaitra pressé. À la va-vite, on peut définir une nouvelle box-shadow
pour chacun des états:
.button--with-static-adjustable-shadows:hover,
.button--with-static-adjustable-shadows:focus {
box-shadow: 0 0.375rem 0 rgba(70, 1, 96, 0.7);
}
.button--with-static-adjustable-shadows:active {
box-shadow: 0 0.125rem 0 rgba(70, 1, 96, 0.7);
}
Ça marche, mais pour just changer le décalage sur l'axe y
, ça fait beaucoup de duplication. On rajoute des "chances" de faire des erreurs en recopiant les valeurs, et des "opportunités" d'oubli lorsqu'il faudra changer un autre aspect de l'ombre, la couleur par exemple.
En introduisant une propriété --elevation
, on peu ajuster indépendament ce décalage, et seulement lui. Le reste de la box-shadow
n'est qu'à un seul endroit, séparant bien ce qui change de ce qui ne change pas.
.button--with-adjustable-shadows {
--elevation: 0.25rem;
box-shadow: 0 var(--elevation) 0 rgba(70, 1, 96, 0.7);
}
.button--with-adjustable-shadows:hover,
.button--with-adjustable-shadows:focus {
--elevation: 0.375rem;
}
.button--with-adjustable-shadows:active {
--elevation: 0.125rem;
}
Contrôler plusieurs propriétés
Bon, l'ombre change, mais le bouton ne bouge pas. Il lui manque la transform
qui va le décaler plus haut ou plus bas. De combien le bouton bouge va dépendre de la hauteur que l'on veut lui donner. Et ça tombe bien, on a justement une propriété --elevation
qui nous stocke cette valeur.
Grâce à calc
, on peut la réutiliser pour calculer de combien bouger le bouton. Il faudra auparavent stocker l'élévation de départ, dans --base-elevation
on va dire. Avec ça, en ajustant uniquement une valeur, on change deux propriétés.
.button--with-translation {
--base-elevation: 0.25rem;
--elevation: var(--base-elevation);
transform: translateY(calc(var(--base-elevation) - var(--elevation)));
}
Créer des patterns configurables
L'exemple précédent l'illustre déja un peu. La nouvelle classe button--with-translation
était capable de changer la propriété utilisée par la classe button--with-adjustable-shadow
. Les règles habituelles de spécificité s'appliquent pour savoir quelle sera la valeur finale de la propriété. Et les valeurs se propagent:
--elevation
prend la valeur de --base-elevation
, et à son tour, la propriété box-shadow
se retrouve ajustée.
On peut pousser ça plus loin et introduire deux autres propriétés pour configurer à quelle hauteur le bouton se trouve dans ses deux autres états. On se retrouve alors avec un point central d'où changer l'ensemble du comportement. Plus besoin de définir des selecteurs pour :hover
,:focus
et :active
lorsqu'on veut varier l'élévation.
.button--configurable {
--base-elevation: 0.25rem;
--up-elevation: 0.375rem;
--down-elevation: 0.125rem;
}
.button--configurable:hover,
.button--configurable:focus {
--elevation: var(--up-elevation);
}
.button--configurable:active {
--elevation: var(--down-elevation);
}
.button--configurable-low {
--base-elevation: 0.125rem;
--up-elevation: 0.1875rem;
--down-elevation: 0.0625rem;
}
Offrir des valeurs que d'autres classes peuvent utiliser
Jusqu'ici, on s'est contenté de lire les valeurs des propriétés définies par notre pattern, qu'elles aient été données par le pattern lui-même ou une autre classe. Mais on peut aussi créer des propriétés personnalisées que d'autres classes vont utiliser, pour les aider à calculer leur styles.
Disons qu'on a un autre style de bouton, qui utilise déja box-shadow
. Avec, il crée un double bordure en combinant une ombre inset
avec une bordure "normale". box-shadow
supporte d'avoir plusieurs ombres, mais seulement si elles viennent de la même déclaration. Quand plusieurs classes appliquent la propriété, elles ne se combinent pas. Seule celle de la déclaration la plus spécifique s'applique. Soit le bouton perdra sa double bordure, soit son ombre. Pas top du tout!
En introduisant une nouvelle propriété qui gardera l'ombre de l'élévation, on va faciliter leur composition. Et le bouton peut bien sûr utiliser un propriété à lui pour éviter les répétitions.
On peut également faire de même pour transform
qui a le même soucis que box-shadow
pour être combinée.
.button--secondary {
--shadow-inset: inset 0 0 0 0.125rem #460160;
box-shadow: var(--shadow-inset);
background: white;
color: #460160;
}
.button--with-composable-shadow {
--shadow-elevation: 0 var(--elevation) 0 rgba(70, 1, 96, 0.7);
box-shadow: var(--shadow-elevation);
}
.button--with-composable-transform {
--transform-elevation: translateY(calc(var(--base-elevation) - var(--elevation)));
transform: var(--transform-elevation);
}
.button--secondary.button--with-composable-shadow {
box-shadow: var(--shadow-inset), var(--shadow-elevation);
}
Séparer la configuration de l'utilisation
Jusqu'ici, chaque nouveau comportement était apporté par une classe différente. Celles définies plus tard écrasant les déclarations des précédentes (merci la cascade!). Super pour décortiquer les choses, mais au final, on préférera surement rassembler tout ça dans à un seul endroit.
.button--fancy {
/* La configuration du pattern */
--base-elevation: 0.25rem;
--up-elevation: 0.375rem;
--down-elevation: 0.125rem;
/* La propriété qui change `box-shadow` et `transform` */
--elevation: var(--base-elevation);
/* Des variables pour aider à composer l'ombre et la transformation */
--shadow-elevation: 0 var(--elevation) 0 rgba(70, 1, 96, 0.7);
--transform-elevation: translateY(calc(var(--base-elevation) - var(--elevation)));
/* L'application avec les propriétés CSS */
box-shadow: var(--shadow-elevation);
transform: var(--transform-elevation);
}
/* Les changements pour les différents états */
.button--fancy:hover,
.button--fancy:focus {
--elevation: var(--up-elevation);
}
.button--fancy:active {
--elevation: var(--down-elevation);
}
/* Et n'oublions pas la combinaison avec l'autre bouton */
.button--secondary.button--fancy {
box-shadow: var(--shadow-inset), var(--shadow-elevation);
}
C'est plus simple, une seule classe à utiliser maintenant! Cependant, on peu gagner un chouilla de flexibilité en la redécoupant en deux (ça servait bien de tout rassembler, tiens!).
Les enfants de l'élément auquel s'applique la classe auront eux aussi accès à ces propriétés. On peut donc séparer là où les propriétés sont configurées de là où elles s'appliquent. Cela permet d'appliquer box-shadow
et transform
non plus sur l'élément lui-même, mais sur un de ses enfants (ou un pseudo-élément). Comme le badge sur le bouton ci-dessous.
.button--with-elevation {
/* La configuration du pattern */
--base-elevation: 0.25rem;
--up-elevation: 0.375rem;
--down-elevation: 0.125rem;
/* La propriété qui change `box-shadow` et `transform` */
--elevation: var(--base-elevation);
/* Des variables pour aider à composer l'ombre et la transformation */
/* Couleur sans transparence pour éviter que les opacités ne se composent */
--shadow-elevation: 0 var(--elevation) 0 #853D84;
--transform-elevation: translateY(calc(var(--base-elevation) - var(--elevation)));
}
/* Les changements pour les différents états */
.button--with-elevation:hover,
.button--with-elevation:focus {
--elevation: var(--up-elevation);
}
.button--with-elevation:active {
--elevation: var(--down-elevation);
}
/* The trigger for actually lifting the button */
.button--with-elevation__elevate {
box-shadow: var(--shadow-elevation);
transform: var(--transform-elevation);
}
/* Et n'oublions pas la combinaison avec l'autre bouton */
.button--with-elevation__elevate.button--secondary {
box-shadow: var(--shadow-inset), var(--shadow-elevation);
}
Les propriétés personnalisés ouvrent de nouvelles voies pour créer des patterns réutilisables en CSS. Elles permettre des définir de petites APIs à combiner à d'autres classes, leur laissant entrer des valeurs ou consommer celles que nous créons grâce à la cascade (il y a juste un petit truc à ne pas oublier si on les utilise avec des valeurs qui ne sont pas supportées par tous les navigateurs (en)).
Elles ouvrent la porte à des choses vraiment intéressantes. Faciliter les thèmes (en), par exemple. Mais aussi aller plus loin que juste "remplacer" des valeurs avec des opérateurs logiques (en), des séries de valeurs par défaut (en),...
Le support navigateur est très bon (en). L'amélioration progressive (en utilisant soit des valeurs de repli ou @supports
(en)) permet de prendre en charge les navigateurs plus vieux (ou même un polyfill (en) si vraiment il le faut). Très excitant tout ça!